<div align=justify>Froide et distante, froide et distante, froide et distante.. Je me répètais sans cesse ces mots depuis que la voiture avait démarré. On m'amenait à l'aéroport, loin de chez moi. Je n'avais pas le sourire au lèvres, ç'aurait été montrer ma joie. Je n'avais pas non plus une mine triste, ç'aurait été lui donner raison, ce que je ne voulais absolument pas. L'aéroport fut vite en vue et je quittais avec empressement ce père qui m'exilait. Je quittais ma terre natale, cette Irlande adorée.
Dans l'avion, mon voisin de siège tente d'entrer en conversation avec moi. C'est un bel homme, mûr, la trentaine, un bel homme quoi. Je l'en dissuade d'un haussement d'épaule et en revient à ma contemplation du ciel. Il fait nuit, j'arriverais au petit matin. Le ciel est étoilé, ça me fait penser à nos soirées sur le toit de l'immeuble où Julian habitait. D'un coup rageur, je descend le volet et empêche ainsi mes pensées de partir vers Julian. Mon voisin sursaute au claquement sec qu'émet le volet.
Le jour se lève lentement, mon volet est réouvert, je regarde le levé du soleil. Dans un moment de désinteressement, je fixe le magasine que mon voisin de siège tiens en main, Cheval Magazine, ça fait des mois que je n'ai plus lu ce magazine, j'y suis pourtant abonnée.. Il remarque mon regard et me tend le magazine avec un <